Poème illustré par :
Josette Mercier
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Tout est silencieux, sauf quand craque parfois
L’âcre croassement des choucas noirs qui planent.
La neige est toute neuve. Un sapin de guingois
Est penché sur la piste glacée qu’enrubannent
Des branchages brodés d’un cristal argenté.
La bouche ennuagée d’une épaisse vapeur,
Nous avançons tout doux car c’est dur de monter
Encor un peu plus haut pour arriver à l’heure
Au chalet en rondins blotti dans les congères.
La trace de nos skis souille la poudre blanche
Encor immaculée. Le souffle de l’hiver
Risque de déclencher une énorme avalanche
Et nous sommes pressés de quitter la forêt.
Le chalet n’est plus loin. En bas Barcelonnette
Etincelle et clignote au fond de la vallée.
L’Ubaye semble y charrier des milliards de paillettes.