Effleurée par l’automne, elle a peur de l’hiver.
Ce n’est point tant la mort qu’elle craint, mais le Temps
Qui insidieusement va la projeter vers
Des jours toujours plus gris, des jours lui promettant
Une lente érosion du tout dernier éclat
De ces nombreux appâts dont elle eut l’apanage.
Lutter contre les ans est un vain pugilat
Même si sa beauté échappe encor à âge…
Dehors le ciel est terne. Et terne le jardin
Où les dernières fleurs perdent tous leurs pétales.
Seule une rose encor en son vertugadin
Semble mieux résister que les roses rivales
Que l’été fit fleurir comme elle sous les pins.
Mais comme toute fleur elle va disparaître,
Elle s’en va mourir, et, tel un turlupin,
Le Temps s’en va tuer celle qu’il a fait naître…
Les feuilles sont dorées, tout comme ses cheveux,
Mais elles sont jaunies par Dame la Nature !
Pour elle, il va falloir en accepter l’aveu :
L’argent strie peu à peu sa blonde chevelure
Et l’or les magnifiant n’est pas très naturel.
L’automne est vraiment là, l’automne de la vie…
Lutter pour l’oublier ? Tous ces soins corporels ?
Jeanne un peu fatiguée en a perdu l’envie !