De colline en coteau, la grand’ville descend
Jusqu’au bord du rivage où elle prend ses aises
D’une plage à une autre et de crique en falaise.
En dévalant ses rues, le vent déguerpissant
Du noir Septentrion se jette vers la mer
Dont il trousse les flots de son terrible souffle.
Fustigeant en passant Marseille qui s’essouffle
Sous ces coups de boutoir qui le* laissent amer,
Le mistral dégringole en gamin tyranneau
De colline en coteau. La ville ébouriffée
Subit en maugréant ses blagues réchauffées
Trop adjointes souvent aux ennuis hivernaux
Qui compliquent sa vie de port méridional.
Le vent joue avec elle, la cogne et la bastringue
Du matin jusqu’au soir, jusqu’à la rendre dingue,
L’assourdissant en plus d’un bruit phénoménal.
Obligé de subir, Marseille se soumet
Aux caprices du vent : un chouïa masochiste,
Peut-être comprend-il ces menées anarchistes ?
D’ailleurs, que faire d’autre ? Et la grand’ville admet
Qu’elle est bien obligée d’accepter son mistral.
Elle abrite ses rues et, recroquevillée,
Blinde bien plus encor son âme chevillée
Depuis deux mille années à ce sol ancestral.
* Pour moi, Marseille est féminine… ou masculine : ville androgyne !
Lu sur Facebook :
De Sylvie Fillon-Tantal
magnifique ,Vette.Ce poème me fait penser à feu ma grand-mère qui me parlait du mistral quand elle habitait Marseille……..à rendre dingue!!!!!!!!!