La sirène

En plongeant ce matin en Méditerranée
Il a trouvé au fond une fille – Créature
Douce comme la soie et dont la chevelure
S’était entrelacée aux cornes d’un rocher.

Ses yeux écarquillés étaient fous de terreur,
Couleur d’huître et de ciel étrangement mêlés,
Et de sa bouche verte et tordue par la peur
Jaillissait un collier de bulles irisées

Qui hurlaient en montant comme un cri silencieux.
Il a sorti sa dague et presque fou de rage,
Le coeur exaspéré par un énorme orage
Il a dû se résoudre à couper les cheveux.

Alors en ondulant, vive comme une flèche,
Elle a fusé au loin mangée par la pénombre ;
Et il est resté là, avec ces longues mèches
Qui se tordaient encor en illuminant l’ombre.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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