La porte bleue

Poème illustré par un tableau de :

Yves Lallemand
lallemandyvespeintre.free.fr

Dans le fond du jardin, il y a une porte
Peinte d’un bleu si bleu que le ciel est jaloux
De n’avoir jamais pu créer un ton si doux,
Même au fin-fond du Sud, là-bas, sur la Mer Morte !

Nul n’a jamais trop su sur quoi elle s’ouvrait.
L’on ne peut pas savoir, car la clé s’est perdue…
L’on ne veut pas savoir, et sa quête éperdue
A cessé quand quelqu’un s’est dit qu’elle pourrait

Donner sur un mystère ou un tout autre monde.
On aime mieux rêver. L’on imagine tout.
Ce bleu ciel sous-entend les songes les plus fous.
Sur quoi s’ouvre la porte ? Les présomptions abondent :

L’un y voit une issue vers une île au trésor
Regorgeant de bijoux et de pierres précieuses
Où chacun serait riche. « Théorie fallacieuse »
Lui disent ses amis « Y aurait-il encor

D’éventuels désirs si l’on était tous riches ? »
Un autre y imagine un jardin, Paradis
S’étant coupé un jour d’un quartier enlaidi
Par l’excès de béton et préférant la friche ;

Un autre enfin la fin d’un univers fini,
Un Rien où l’on pourrait jour après jour tomber
Si l’on trouvait la clé. Et même être absorbé
Par un néant glacial et un vide infini…

C’est vrai qu’il suffirait d’aller chercher l’échelle
Pour voir ce qu’il en est, regarder par-dessus…
Mais nul ne veut savoir ; l’on ne rêverait plus !
Empreinte de folie, la vie est moins cruelle…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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