La menace des mots

Il faudrait se méfier, faire bien attention
A ces mots prononcés sans trop y prendre garde :
La langue est malgré soi quelquefois trop bavarde !
Ce sont des dards aigus, de malfaisants frelons

Qui s’en viennent piquer irrémédiablement
Un cœur trop émotif. Dérisoires blessures,
Tout petits riens du tout, mais nettes meurtrissures
Qui y déposeront des stigmates souvent,

Hélas ! très douloureux… Il faut être attentif
A celui qu’on rudoie ainsi, qui nous écoute
Avec étonnement, et qui ne comprend goutte
A ce réquisitoire auquel il est rétif !

Reproches ruminés dont on n’a point parlé
Mais qui fusent d’un coup. Et minuscules flèches
Qui peuvent consumer, tout comme des flammèches,
Un amour encor neuf facile à chambouler…

L’on devrait essayer de ne point molester
Ni blesser bêtement les personnes qu’on aime ;
Savoir se demander si par hasard, soi-même,
L’on pourrait supporter d’être ainsi maltraité…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Amours, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à La menace des mots

  1. Lu sur Facebook :

    de Marie-thé Farissier
    “Malheureusement il y a des mots qui tuent…. heureusement que les poètes existent, ils exorcicent ces mots amers…. Merci pour ce poème”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.