La Méditerranée ? Un vaste cimetière…

La Méditerranée ? Un vaste cimetière.
Sous ses flots d’émeraude aux doux reflets nacrés,
C’est l’horreur absolue : des Humains massacrés
Parce qu’ils ont défié la déité altière

En osant l’affronter sur de pauvres rafiots !
Ils voulaient s’exiler, oublier leur misère
Pour rejoindre là-bas de chimériques terres
Vantées par des passeurs pour le moins déloyaux.

Les vagues crénelées scintillent de lumière.
Eux reposent au fond, et c’est sans sépulture
Que leurs corps se défont, rendus à la nature
Par la mer les menant à leur forme dernière ;

Elle n’a pas voulu les laisser traverser
Ni s’implanter ailleurs. Ils gisent sur le sable.
Du moins sont-ils soustraits à la vie misérable
Qui les guettait là-bas après leur odyssée !

En voici quelques uns voguant sur l’eau marine.
Leur regard est fixé sur l’horizon lointain
Leur promettant le Ciel… quand un mistral mutin
Commence à secouer leur barcasse fragile :

Il ne supporte pas qu’on ose profaner
Les eaux bleues de la mer car il lui est fidèle,
Et agitant soudain ses gigantesques ailes,
Il s’amuse à briser le bateau malmené…

La Méditerranée ? Un vaste cimetière
Où vont s’ensevelir quatre nouveaux gisants,
Misérables martyrs d’un monde méprisant
Chassant loin de chez eux les damnés de la Terre…

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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