Sonnet illustré par un tableau de :
Hélène Hurot
http://www.helenehurot.com
Les eaux vives du Buëch ne sont plus que cristal
Sculpté par février, artiste incomparable :
Des larmes pétrifiées par un froid effroyable
Qui paralyse tout jusqu’au fin-fond du val.
Le fil de l’eau saisi d’un seul coup par le gel,
Changé en stalactites bleues et transparentes,
Semble s’être arrêté. Et, le long de la pente,
Seuls quelques filets clairs scintillent sous le ciel
Immobile et si pur qu’on n’ose pas y croire.
De chaque concrétion sourd une eau pure, à boire
Dans le creux de la main et en toute confiance.
Le torrent pétrifié semble gelé à coeur,
Oeuvre d’art ciselée par l’hiver en Provence
Et sculpture de glace irisée de couleurs.