La bouillabaisse

 

Pour Mistral, c’est la Soupe d’Or,
L’antique brouet des pêcheurs
Qui y jetaient ce que dans l’heure
Ils ne rapportaient pas au Port.

Tout y passait : vives, étrilles,
Tous ces alevins qui frétillent
Dans les rochers et les bas-fonds,
Même des têtes de poissons !

Puis on se creusa la cervelle :
On y ajouta du fenouil,
De l’oignon, de l’ail, des favouilles,
Des pommes de terre en rondelles.

Petits poissons devinrent grands
Et leur choix se fit exigeant :
Rascasse, lotte, et galinette,
Congres et beaudroie – Plus de têtes !

Un peu de rouille bien épaisse,
Et des croûtons frottés à l’ail :
De Malmousque jusqu’au Mirail,
C’est ce qu’on nomme «  bouillabaisse ».

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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