Isolement

Chalet sous la neige

 

 

 

 

 

 

L’endroit est écarté, de sorte qu’on ne peut
Plus être contactés. La neige peu à peu
Recouvre le sentier et nous coupe du monde ;
Et le chalet blotti sous la lune bien ronde

Va bientôt disparaître, avalé par l’hiver
Qui nous a concocté un Midi à l’envers
Où il fait bien trop froid, où il neige en novembre.
On dirait que la nuit veut entrer dans la chambre…

La neige est comme un voile impalpable, infini,
Nous séparant de tout et qui tombe à l’envi…
Il faut en profiter pour rentrer en nous-mêmes
Et ne pas hésiter à se dire qu’on s’aime

Irrémédiablement. Comme si ces longs jours
Qui nous ont isolés devaient durer toujours.
Sens-tu comme il fait froid ? Le feu vient de s’éteindre,
Il n’y a plus de bois. Le vent s’est mis à geindre

Comme s’il désirait investir la maison.
Mais ne t’angoisse pas : il faut garder raison,
Se dire que bientôt l’interminable neige
Va cesser de tomber ; que l’incroyable piège

Va enfin s’entr’ouvrir et que les gens d’en-bas
Viendront nous délivrer. Serre-moi dans tes bras…
Tout près, toujours plus près ! Ta peau blanche si tiède
Frissonne sous mes mains et sa douceur m’obsède…

D’aucuns vont s’exclamer : « ce n’est pas le moment ! »
Mais quel est le moment pour nous autres amants ?
La neige lentement ensevelit le Sauze
Sous une lune bleue éclaboussée de rose.

 

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, Hiver, La Haute Provence. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *