Interminablement passe le temps d’hiver
Qui semble à l’infini étirer sa grisaille
En gros nuages mous. Et de tristes ouailles
Du mois de février, complices et pervers,
Ont investi un Sud tout harassé de froid :
Le mistral qui secoue les sinistres bois nus,
Le gel encaustiquant les chaussées et les rues,
La pluie et le grésil et la neige, parfois…
Moi, je coche les jours sur mon calendrier :
Encor un de passé, un plus près du printemps !
Oh, combien est pesant, combien long est ce temps
Qui se traîne bien plus qu’au mitan de l’été !
Même Aix est tristounette, et ses terrasses vides
Dévoilent la cité sous un jour anormal.
Mais où est donc passée la liesse provençale ?
Où est le grand ciel bleu et sans aucune ride,
Sauf celle d’un avion griffant sa pureté ?
Interminablement et implacablement,
L’hiver mène son train inexorable et lent.
Puisse le Paradis n’être qu’un long été !