Intemporel

Poème illustré par une oeuvre de :
François Belpaire

C’est sûr que l’un de nous un jour s’endormira ;
Que l’autre, abandonné, effaré, sentira
Son âme à l’agonie complètement perdue,
Ombre dépareillée dont la peine éperdue

Amoindrira la vie ! Car ta vraie vie, c’est moi,
Et tu es tout pour moi. Mais il n’est point de loi
Pour dicter à la Mort quelle est sa préférence.
L’un de nous restera seul avec sa souffrance !

L’on s’est trouvés bien tard ; il n’y a pas longtemps
Qu’on goûte à deux l’attrait, l’aménité d’un temps
Savouré sans réserve et avec l’insouciance
De deux jeunes amants. Sans trop avoir conscience

De tous ces jours qui fuient pour mieux nous séparer !
Ou plutôt sans vouloir admettre qu’il est prêt,
Ce coup dur du destin ! Car telle est l’exigence :
Au bout d’un certain temps finit toute existence…

Alors il faut s’aimer, et encor, et encor,
En profitant de tout ! Oublier ces vieux corps
Qui voudraient nous lâcher. Profiter de la vie.
Susciter chez autrui et surprise et envie

Quand il voit étonné que l’amour n’a pas d’âge,
Qu’il n’est, malgré l’hiver, point du tout un mirage.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Amours, Hiver, Les gens, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.