Entêtement

germination

Sous le sol dur et sec du jardin assoiffé,
Une graine s’acharne à transpercer la terre :
Un atavique instinct pour trouver la lumière
La tire vers le haut et vers la liberté.

Plus forte que l’été et que la sécheresse,
Une force inouïe la fait croître et monter.
Brisant le bouclier de terre desséchée,
Avec dans son élan la superbe allégresse

De la vie à tout prix, elle monte vers l’air
Et vers un filet d’eau qui suinte un peu plus haut.
Puis elle perce enfin de son petit museau
Le pierrier sec et dur. Ce n’est qu’un brin de lierre,

Un petit tortillon qui commence à verdir
Et auquel ce jardin n’offrira pas grand’chose :
Personne n’y vient plus. Seules deux ou trois roses
S’opiniâtrent encor à y vouloir fleurir.

Mais la vie qui s’obstine aidera la plantule
A croître malgré tout. Le soleil au zénith,
La lumière, un peu d’eau : tout va aller très vite
Pour un tout petit rien déjà moins minuscule.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans Le début de l'été, Le soleil-lion. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.