Dévoration

Trois nuages décoratifs
Tremblotent dans le ciel brûlant,
Trop bleu, d’un bleu bien trop violent,
Où le soleil est bien trop vif.

L’on n’est pas encore en juillet
Et l’été est déjà trop chaud !
Mais depuis cinq ans peu lui chaut
D’être anormal et de charrier

La mort à force de chaleur !
Le mistral manie son archet
A la folie. L’air asséché
A massacré toutes mes fleurs

Dans mon jardin déshydraté
Qui ne sait plus ce qu’est du vert.
L’Enfer s’est peut-être entr’ouvert
Sur notre monde frelaté

Pour le punir, l’anéantir  ?
L’assécher tel un monde mort
Figé sous l’astre qui le mord ?
L’on ne peut même pas partir

En un ailleurs un peu plus doux :
Ne sachant plus où il en est,
Le Temps semble désarçonné,
Et l’on souffre à peu près partout.

Les nuages ne bougent pas,
Jolies broderies sur l’azur
De ce ciel de juin bien trop pur.
Les saisons à tout petits pas

Les une(s) aux autres se mêlaient
Quand la Terre allait doucement.
Mais désormais un sort dément
Dévore le monde accablé.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
Ce contenu a été publié dans A la maison, Chez nous, La Provence au coeur, Le début de l'été, Le soleil-lion, Questions ?. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Dévoration

  1. verannieannie dit :

    Bonjour Vette,
    Je découvre par hasard votre blog et je me régale moi l’ancienne méridionale, amoureuse de poésie classique…
    Mes félicitations sincères.
    Annie

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