Arles

Poème illustré par un tableau de :

Vincent Van Gogh
(1853-1890)

On ne dirait jamais, en la voyant si calme,
Qu’elle possède en elle un germe empoisonné.
Il ne fleurit vraiment qu’un lundi dans l’année
Et l’ensauvage tant qu’elle y souille son âme.

Et puis elle s’apaise en oubliant le sang
Du meurtre rituel des taureaux camarguais.
C’est une ville douce , allongée sur les quais
Du Rhône limoneux qui roule au fil du temps,

Ce temps qui est celui des antiques Romains
Parfois portés ici par les ailes du vent,
Car ils aiment quitter les tristes Alyscamps
Où il n’existe plus pour eux de lendemains.

Et leur âme erre alors au creux bleu des venelles,
Portée vers le Théâtre ou les noires Arènes.
Ils furent tout puissants, mais maintenant ils traînent
Dans la petite Rome l’ennui d’être immortels.

A propos Vette de Fonclare

Professeur de lettres retraitée, a créé un site de poèmes dits "classiques", pratiquement tous voués à la Provence.
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