Poème illustré par un tableau de :
Eric Bruni
www.bruni-gallery.com
On est le trente juin et aucune cigale
N’a encore chanté ! C’est la première fois
Qu’il fait dans notre Sud si bizarrement froid
Que le soleil d’été séquestre ses vestales !
On n’a jamais vu ça : le Midi qui se taît
Au début de juillet ! Un silence absolu !
On a tous l’impression que la Provence est nue
Et qu’elle a oublié que le chant de l’été,
C’est le chant des cigale(s) ! Où sont-elles passées ?
Pourquoi rester ainsi enfouies dans leur trou ?
Pour mieux nous confirmer que ce temps-là est fou ?
Ce maudit ogre-hiver les aurait-il croquées ?
En tous cas, c’est bien triste ! Un été sans cricris,
C’est dormir sans un lit, un repas sans dessert ;
C’est un été raté sans chaleur ni lumière ;
Et la Provence suinte un indicible ennui…